24 — 13
ÉTUDES ET MÉMOIRES
LES RELIGIONS ÉTRANGÈRES A GLANUM LE QUARTIER CULTUEL HELLÉNISTIQUE
par M. Charles Picard
Les fouilles révélatrices que M. Henri Rolland poursuit désormais chaque année à Glanum, avec le zèle soigneux et le succès qu'on connaît, ont donné encore en 1962 maints résultats précieux ; ils continuent d'éclairer l'histoire du site, spécialement du point de vue des cultes étrangers qui s'y propagèrent en nombre 1.
Il a paru utile de préciser ici, et de consigner en les interprétant, les résultats peu à peu obtenus. Disons tout de suite que nos observations vont porter ici essentiellement sur le « quartier » dit « bas », qui fait suite au « quartier haut » 2 — celui-ci comprenant le sanctuaire celtique et ses annexes postérieures, le lieu-saint d'Hercule, la source et le nymphée de Valetudo 3.
A travers la région « basse », on savait que d'importants vestiges hellénistiques avaient aussi subsisté. L'achèvement de la fouille, récemment reprise et complétée en direction sud-nord, permet de constater maintenant qu'il y a eu là non pas un simple quartier de maisons, comme on dit encore : « Maison de la Bona dea », « Maison d'Atys » 4, etc., mais plutôt un véritable quartier cultuel où s'assemblèrent des divinités étrangères venues d'Orient, et certaines autres, grecques 5.
1. La question avait été déjà abordée, mais prématurément, par P. de Brun, en 1935 et 1941 : Les dieux de Glano et de Glanum, près de St-Rémy de Provence : cf. Provincia, 15, 1935, p. 24; 21, 1941, p. 44. On mesurerait aisément les progrès rapides de l'archéologie locale, d'après ce qu'on sait aujourd'hui sur la question.
2. Dénominations adoptées encore par M. H. Rolland, dans son récent rapport sur les fouilles 1962, rapport dont je suis ici un peu partout tributaire.
3. Sur les installations cultuelles de cette région, au temps d'Agrippa et plus tard, cf. outre les rapports bisannuels de M. H. Rolland, dans Gallia, du même auteur, Rev. arch., 1955, II, p. 27-53 : Un temple de Valetudo à Glanum. L'acrotère déjà célèbre de Valetudo pourrait dater, soit déjà des environs de 40 av. J.C., soit du temps même de la construction du naiskos de la déesse.
4. Cette graphie du nom du jeune dieu phrygien a été jusqu'ici adoptée à Glanum, dans les rapports et sur les plans; mais on doit préférer la forme Attis. — 5. Cf. p. 182.
